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Tourisme au Maroc : Une source d’inspiration pour le Sénégal

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Tourisme au Maroc : Une source d’inspiration pour le Sénégal

Le Maroc enregistre une performance touristique exceptionnelle en 2024 avec un afflux record de 14,6 millions de visiteurs à fin octobre. Surpassant les chiffres de l’année précédente, cette réussite illustre l’efficacité d’une stratégie méthodique. Des enseignements précieux pour dynamiser l’industrie du tourisme au Sénégal. Ce pays de l’Afrique de l’Ouest peine à exploiter son potentiel touristique indéniable et est confronté à des défis structurels persistants.

Résultats concrets et des leçons pour le Sénégal

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les arrivées touristiques au Maroc enregistrent déjà une progression notable de 19 % par rapport à 2023, marquant un dynamisme sans précédent. Le mois d’octobre 2024 se distingue par un afflux exceptionnel de 1,5 million de visiteurs, soit une hausse de 30 % comparé à la même période de l’année précédente. Ce chiffre reflète une intensification des flux touristiques en fin d’année, souvent propice aux voyages encouragées par des conditions climatiques favorables.

En septembre 2024, 1,3 million de touristes choisissent le Maroc comme destination, consolidant ainsi la performance annuelle. Ces données montrent une continuité dans l’attractivité du pays, même après la haute saison estivale. Juillet et août, traditionnellement les plus prisés, attirent à eux seuls 4,4 millions de visiteurs.  Un pic attribué à la conjonction des vacances scolaires, des festivals et des plages animées, qui font du Maroc une destination incontournable en été.

Croissance soutenue du nombre de visiteurs

En général, cette croissance repose sur une augmentation de 22 % des visiteurs et de 16 % des Marocains résidant à l’étranger. L’efficacité de la stratégie marocaine repose sur une vision à long terme, un suivi rigoureux et des outils de mise en œuvre adaptés. Ces résultats confirment l’efficacité des stratégies déployées pour renforcer l’attractivité du Maroc. L’amélioration des infrastructures, les campagnes de promotion ciblées et l’élargissement des offres culturelles et naturelles contribuent à ce succès. Cette dynamique place le Maroc parmi les destinations les plus performantes de la région.

Malgré la contribution significative du tourisme à l’économie du Sénégal, le pays reste confronté à des défis majeurs. À savoir une salubrité insuffisante, une sécurité fragile, une accessibilité limitée et des infrastructures défaillantes. L’érosion côtière, la qualité inégale des services et un rapport qualité-prix peu compétitif freinent également l’attractivité touristique. La mise en place d’une gouvernance efficace, inspirée du modèle marocain, semble incontournable pour relancer le secteur.

Vision structurée et des objectifs précis

Le succès marocain repose sur une feuille de route 2023-2026 claire, ciblée et chiffrée. Le royaume chérifien ambitionne de figurer parmi les 15 meilleures destinations mondiales d’ici 2026. Cet objectif s’appuie sur une croissance du nombre de touristes à 17,5 millions, accompagnée de 120 milliards MAD en recettes en devises et de 200 000 emplois supplémentaires.

La stratégie marocaine articule ses efforts autour d’une offre touristique diversifiée et rigoureusement structurée. A l’inverse, les intentions manquent souvent de mécanismes concrets de mise en œuvre au Sénégal. Cette organisation repose sur neuf filières thématiques incluant la plage, la nature, le désert, les circuits culturels et le tourisme d’affaires. Ces derniers sont soutenus par cinq filières transversales telles que la gastronomie, l’artisanat ou le développement durable.

Gouvernance performante et outils de pilotage innovants

La gouvernance touristique marocaine s’appuie sur des institutions efficaces. L’Observatoire du Tourisme joue un rôle central en collectant des données fiables et en produisant des indicateurs statistiques. Cet outil permet un suivi rigoureux et facilite des ajustements stratégiques continus. En revanche, le Sénégal souffre de l’absence d’un dispositif similaire, limitant la visibilité des performances du secteur.

Le Maroc bénéficie également d’une structure de coordination efficace à travers la Commission Nationale Interministérielle du Tourisme (CNIT). Présidée par le Chef du gouvernement, cet organisme assure une synergie entre les acteurs publics et privés. Des comités spécialisés et régionaux complètent ce dispositif pour une exécution homogène des projets sur l’ensemble du territoire.

Stratégie d’investissement attractive

Le succès marocain repose également sur des outils modernes pour stimuler l’investissement, à l’image de la Banque de Projets Touristiques. Cette plateforme numérique présente plus de 200 projets clé en main et vise 600 projets à terme, facilitant l’accès aux opportunités d’investissement pour les entrepreneurs locaux et internationaux. Chaque projet inclut des évaluations financières précises, des prévisions de rentabilité et les retombées attendues en matière d’emploi.

Les montants d’investissement adaptés à tous les profils, allant de 100 000 à 10 millions MAD, favorisent une démocratisation de l’investissement. Ce dispositif accompagne les porteurs de projets tout au long du processus, simplifiant les démarches administratives et l’accès aux subventions publiques. Une telle initiative, absente au Sénégal, pourrait faciliter l’émergence de nouveaux acteurs dans le secteur touristique et stimuler les investissements.

Renforcement de la connectivité aérienne : un levier décisif

Le Maroc place la connectivité aérienne au cœur de sa stratégie touristique. La capacité aéroportuaire ambitionne de doubler ses performances, passant de 38 à 80 millions de passagers d’ici 2030. Des partenariats avec des compagnies internationales, comme Ryanair, illustrent cette politique offensive. Dakhla, nouvelle destination stratégique, bénéficiera de nouvelles liaisons directes vers Madrid et Lanzarote à partir de janvier 2025. Ryanair prévoit à elle seule plus de 1 000 vols hebdomadaires toutes destinations confondues, y compris le Maroc. Ce vaste projet d’exploitation aérienne est soutenu par un investissement de 1,4 milliard USD.

Cette approche contraste avec la situation au Sénégal. Malgré la présence d’un aéroport moderne, l’absence de diversification des liaisons et de partenariats stratégiques limite l’accessibilité au pays de la Teranga. Le renforcement de la connectivité nationale et internationale constitue un enjeu majeur pour attirer davantage de touristes.

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