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Prix du riz à Madagascar : Tendances et fluctuations

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Prix du riz à Madagascar : Tendances et fluctuations

Le prix du riz décortiqué et du paddy à Madagascar enregistre d’importantes variations en 2024. Bien qu’étant l’aliment de base, le pays en importe de grandes quantités. Panorama des  fluctuations observées sur les trois premiers trimestres qui sont influencés par divers facteurs économiques et saisonniers.

Évolution du prix sur les 3 premiers trimestres

Prix du paddy : baisse généralisée au 2ᵉ trimestre

Au deuxième trimestre de 2023, une baisse significative des prix marque toutes les variétés de paddy à Madagascar. Le sebota, en particulier, voit son prix chuter de 1 750 MGA ou 0,38 USD le kg à 1 583 MGA soit 0,33 USD . Les autres variétés ont également suivi cette tendance, avec des réductions notables pour les paddies tsipala et gasy. En revanche, le makalioka est resté stable, maintenu à 1800 MGA le kg.

Cette baisse généralisée découle probablement de facteurs saisonniers liés aux récoltes et à l’approvisionnement. En effet, la période de collecte entraîne généralement une abondance temporaire de l’offre, provoquant une réduction des prix sur le marché local. Ces variations saisonnières influencent fortement les fluctuations des prix, en particulier dans les régions agricoles de Madagascar, où les récoltes et les conditions climatiques modifient la dynamique d’approvisionnement.

Reprise partielle des prix au 3ᵉ trimestre

Le troisième trimestre marque un retournement de situation pour la majorité des variétés de paddy, rompant avec la baisse généralisée observée auparavant. Le prix du paddy sebota remonte à 1 683 MGA le kg, enregistrant ainsi une hausse de 6,32 % par rapport au semestre précédent. De même, le paddy gasy connaît une légère augmentation de prix, passant de 1 660 MGA à 1 725 MGA.

Marché du riz : Facteurs influençant les prix

Au cours des dernières années, les prix du riz à Madagascar montrent une tendance à la hausse. Outre les facteurs saisonniers, cette augmentation résulte également de la flambée des coûts de production, des dérèglements climatiques et des fluctuations sur le marché international.

Conditions de culture et météorologiques

Les fluctuations des prix du riz sont souvent saisonnières. Pendant la période de récolte, généralement entre avril et juin, les prix tendent à diminuer en raison de l’offre abondante. Les mois suivants, lorsque les stocks diminuent, les prix peuvent augmenter. Les méthodes agricoles et les particularités des zones de culture influencent aussi fortement cette évolution.

L’augmentation des coûts des intrants, tels que les engrais et les semences, peut aussi faire grimper les prix. Les aléas climatiques impactent directement la production locale de riz. Les événements climatiques, tels que les cyclones ou les sécheresses, peuvent ainsi perturber la production et provoquer des hausses de prix inattendues.

Demande croissante et préférence de consommation

La consommation de riz augmente au même rythme que l’explosion de la démographie malgache, notamment dans les zones urbaines. Par ailleurs, les variations de prix constatées démontrent l’influence de la demande locale ainsi que des préférences des consommateurs. En effet, chaque variété de riz possède ses particularités en termes de goût et de texture, influençant largement le choix des consommateurs et la volatilité des prix de marché.

Politiques et interventions gouvernementales

Les aides ou limitations liées aux importations impactent grandement le marché du riz.  Associés à cela, les variations des prix sur le marché mondial peuvent également avoir un impact sur les prix locaux. Pour illustrer, un accord conclu en juin 2023 entre «  State Procurement of Madagascar »  (SPM) et la société indienne « Vi Farm Organics Limited » pour l’importation de 200 000 tonnes de riz ne s’est pas concrétisé.

Des restrictions d’exportation imposées par l’Inde, fournisseur majeur de riz de Madagascar, ont des répercussions immédiates sur le marché. Une levée de cette interdiction a été partiellement accordée en décembre de la même année pour cinq pays africains, dont la Grande Île. Cette décision a permis au pays de maintenir un niveau d’approvisionnement stable malgré les tensions sur le marché international.

Madagascar : une production rizicole en croissance

Madagascar se classe troisième producteur africain de riz, derrière le Nigéria et l’Égypte. La production rizicole de la campagne 2023-2024 atteint 5,8 millions de tonnes, soit une hausse de 10 %. Cette performance se traduit par une meilleure disponibilité de riz usiné sur le marché, permettant de réduire la dépendance aux importations et renforçant la sécurité alimentaire.

Les efforts déployés par les producteurs locaux pour moderniser les techniques agricoles ont joué un rôle clé dans cette croissance. Des méthodes innovantes, telles que la division des parcelles et la rotation des cultures, permettent d’optimiser la productivité.

L’introduction de nouvelles variétés hybrides, plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes, soutient cette dynamique positive. Par ailleurs, un partenariat entre Madagascar et un institut de recherche japonais a récemment permis le développement d’une variété de riz résistante à la sécheresse, qui sera distribuée aux agriculteurs pour la prochaine campagne agricole.

Baisse des importations de riz

D’après l’Observatoire du Riz, les importations chutent de 72 % entre janvier 2023 et janvier 2024, passant de 71 000 tonnes à 19 500 tonnes. Cette baisse témoigne de l’efficacité des initiatives visant à augmenter la production locale et à minimiser la dépendance du pays vis-à-vis des importations. La hausse de la production nationale garantit non seulement une meilleure disponibilité du riz local, mais elle contribue également à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Malgré cette avancée, la dépendance vis-à-vis des importations reste une réalité pour Madagascar, car le riz produit localement ne couvre pas encore la totalité de la demande nationale. Cette situation résulte principalement de la disparité entre le rendement limité de la filière rizicole et les besoins croissants de la population. Les ménages à faible revenu continuent de privilégier le riz importé, moins coûteux et plus accessible.

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