La République démocratique du Congo (RDC) accueillera la 22ᵉ édition du Forum African Growth and Opportunity Act (AGOA) ou Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique. Prévu à Kinshasa en juillet 2025, l’événement représente un levier commercial crucial entre les États-Unis et cette nation.
Renforcement de l’intégration économique
La désignation de la RDC pour l’organisation de l’édition 2025 du forum AGOA découle de la persuasion de la lettre du ministre du Commerce extérieur congolais, Julien Paluku, lors du 21ᵉ à Washington en 2024. La candidature congolaise a été préférée à celle des nations comme le Nigeria, le Rwanda et l’île Maurice. Et ce, grâce à une communication efficace via une lettre mettant en avant ses atouts économiques.
Le choix de Kinshasa pour accueillir le Forum AGOA reflète une volonté de repositionner la RDC comme un carrefour commercial en Afrique centrale. L’événement offre une plateforme pour améliorer l’image du pays à l’international et attirer l’attention sur ses potentialités économiques.
« Kinshasa a plus de 5 hôtels 5 étoiles avec la capacité de plus de 1000 chambres VIP. Nous avons un aéroport qui accueille 10 compagnies aériennes. Nous avons des espaces touristiques comme le fleuve Congo. Nous comptons faire visiter à certains participants nos provinces touristiques pour que finalement l’image de la RDC cesse d’être un pays où personne ne peut arriver ou non fréquentable. », rassure Julien Paluku.
Accueillir ces assises servira également à promouvoir des secteurs stratégiques tels que les mines, l’agriculture et le tourisme, tout en renforçant les capacités locales. Les échanges avec les entreprises américaines offrent des perspectives de croissance pour les secteurs non traditionnels, notamment les énergies renouvelables.
Nouvelles perspectives pour l’économie congolaise
L’AGOA, lancé en 2000, permet à plus de 35 nations d’Afrique subsaharienne d’exporter plus de 6 500 produits vers l’Amérique sans droits de douane. La RDC, réintégrée au programme en décembre 2020, espère ainsi stimuler les échanges commerciaux avec les États-Unis.
Selon The Observatory of Economic Complexity (OEC), les exportations congolaises à destination des USA, principalement composées de cuivre raffiné et de cacao, atteignent 181 millions USD en 2022. Ce chiffre représente une part infime des exportations totales du pays, mais démontre aussi un potentiel de croissance considérable. Le Forum de coopération commerciale pourrait permettre d’accroître ce volume en diversifiant les produits exportés et en attirant davantage d’investissements dans les secteurs non traditionnels.
Diversification des échanges commerciaux
Le Forum AGOA constitue une opportunité pour les entreprises congolaises de développer des relations commerciales durables avec des partenaires américains. Les secteurs agricole et minier, au cœur de la stratégie de développement du pays, bénéficieront directement de ce grand événement. Le gouvernement congolais a déjà identifié 21 filières agricoles et 5 minières pour maximiser les opportunités offertes par le programme.
Les sociétés locales, jusqu’ici orientées vers des marchés traditionnels comme la Chine, pourront profiter de ces assises pour diversifier leurs partenaires commerciaux. Cette diversification s’inscrit dans la stratégie nationale de développement visant à diminuer la dépendance économique et à renforcer les compétences locales.
Défis de préparation pour le Forum
Si le potentiel économique est réel, des efforts importants restent nécessaires pour assurer le succès de l’événement. Malgré les progrès réalisés, la corruption continue de représenter un obstacle à l’attraction d’investissements étrangers. Un effort supplémentaire sera donc requis pour garantir un environnement d’affaires transparent et fiable conformément aux exigences de cette loi commerciale des États-Unis.
La mise en place d’un comité national AGOA a été évoquée pour coordonner ces préparatifs et assurer le succès de l’événement. Cet organisme permettra de coordonner les préparatifs et de garantir la réussite de ce rassemblement à Kinshasa.
Capacités logistiques à renforcer
Accueillir un forum international de cette envergure implique cependant des défis importants, notamment en matière d’infrastructures. Kinshasa doit s’organiser pour accueillir des délégations internationales dans les meilleures conditions. La propreté urbaine et la disponibilité des infrastructures nécessaires seront des enjeux cruciaux pour l’image du pays. Les autorités locales devront respecter des délais stricts pour finaliser les préparatifs logistiques.
La gestion des infrastructures urbaines, surtout la propreté et la disponibilité des installations adaptées, figure parmi les préoccupations majeures. L’accueil d’investisseurs internationaux dans un environnement peu entretenu pourrait nuire à l’image du pays. L’amélioration des infrastructures constitue une première étape essentielle vers une meilleure intégration de la RDC dans l’économie mondiale. En outre, les autorités congolaises devront respecter des délais stricts pour la construction de plusieurs infrastructures clés nécessaires au bon déroulement du forum.