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Industrie de l’hydrogène verte : une priorité pour l’Afrique

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Industrie de l’hydrogène verte : une priorité pour l’Afrique

L’Afrique, riche en ressources naturelles, se positionne comme un acteur de premier plan dans la production d’hydrogène vert. Ce marché émergent offre des opportunités considérables, tant pour satisfaire les besoins énergétiques internes que pour répondre à la demande mondiale. Cependant, ce potentiel ne pourra être pleinement exploité qu’en surmontant des défis majeurs liés aux infrastructures, aux coûts de production et au financement.

Opportunité économique majeure

L’Afrique dispose de conditions idéales pour développer l’industrie de l’hydrogène vert. Ses vastes territoires permettent d’exploiter des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire avec des facteurs de capacité pouvant atteindre respectivement 69 % et 25 %. En outre, des ressources géothermiques et hydroélectriques viennent compléter ce potentiel, créant ainsi un environnement propice à la production d’hydrogène renouvelable.

Demande croissante sur les marchés mondiaux

L’Europe et certaines régions d’Asie, à la recherche de solutions pour réduire leurs émissions de carbone, se tournent vers l’hydrogène vert. D’ici 2050, la demande mondiale devrait croître de manière exponentielle. L’Afrique, grâce à ses ressources renouvelables, pourrait capter jusqu’à 15 % du marché mondial. Ce scénario se traduirait par une production d’hydrogène vert passant de 1 million de tonnes par an (Mtpa) en 2030 à 11 Mtpa en 2050.

Les principaux clients seraient les secteurs de l’industrie, des transports et de l’énergie, qui cherchent des alternatives aux ressources fossiles. En outre, l’avitaillement des navires avec des carburants dérivés de l’hydrogène pourrait représenter 2 Mtpa supplémentaires, renforçant ainsi l’importance de l’Afrique sur le marché mondial.

Industrie créatrice d’emplois

La production d’hydrogène vert ne se limite pas aux exportations. L’exploitation de cette ressource permettra aussi de créer des millions d’emplois. D’ici 2050, l’industrie de l’hydrogène pourrait générer environ 13 millions d’années de travail, notamment dans la construction et l’exploitation des sites de production d’hydrogène et d’énergies renouvelables.

L’Afrique du Sud, par exemple, pourrait tirer d’importants bénéfices économiques de cette industrie. Le secteur de l’hydrogène pourrait représenter 3,6 % de son PIB en 2050, avec la création de 370 000 emplois. D’autres pays du continent pourraient suivre cette trajectoire, favorisant ainsi une croissance durable et inclusive.

Défis liés aux coûts de production

Malgré ces perspectives prometteuses, plusieurs obstacles freinent le développement de l’hydrogène vert en Afrique. Le coût de production reste plus élevé que dans d’autres régions, comme le Moyen-Orient et l’Australie. Ce différentiel s’explique en grande partie par des infrastructures insuffisantes et des coûts de financement plus élevés. Ces contraintes augmentent le prix de l’hydrogène africain, rendant son exportation moins compétitive à l’échelle mondiale.

Selon le rapport “ The Africa Hydrogen Opportunity” du Hydrogen Council coecrit par McKinsey, plus 50 milliards USD d’investissements sont prévus d’ici 2030. Seuls 5 % des projets africains d’hydrogène sont au stade de la conception technique avancée, contre 20 % dans le reste du monde. De plus, la décision finale d’investissement (FID) n’a été prise que pour 1 % des projets africains, contre 7 % à l’échelle mondiale. Ce retard dans la maturité des projets s’ajoute aux risques liés aux conditions politiques et économiques locales, qui dissuadent certains investisseurs.

Solutions pour réduire les coûts

L’enjeu principal reste de réduire les coûts de production pour faire de l’Afrique un acteur majeur de l’hydrogène vert. Le coût de financement élevé demeure un frein important au développement de ce secteur. Des projets en Afrique nécessitent des fonds supplémentaires à hauteur de 400 milliards USD pour atteindre la maturité. Les exportations d’hydrogène pourraient générer jusqu’à 15 milliards USD par an d’ici 2050, mais cela exigera un cadre juridique solide et des conditions de financement compétitives pour rivaliser avec des régions comme le Moyen-Orient.

Une approche efficace consisterait à mettre en place des partenariats publics-privés et à améliorer le cadre réglementaire. Des initiatives comme les accords d’achat à long terme et le partage des infrastructures permettraient de réduire les dépenses d’investissement. L’utilisation d’assurances pour couvrir les risques politiques et la mobilisation de financements concessionnels renforcerait la confiance des investisseurs. Le développement de l’hydrogène dépendra aussi de la coopération entre les acteurs locaux et internationaux.

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