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Maroc : Investissements privés dans 5 000 ha de terres agricoles

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Maroc : Investissements privés dans 5 000 ha de terres agricoles

L’Agence pour le Développement Agricole (ADA) du Maroc propose plus de 5 200 hectares de terres agricoles étatiques en location aux investisseurs privés. Cette mesure vise à contrer la récession agricole causée par une sécheresse prolongée de plus de six ans, mais aussi à renforcer le secteur.

Baux de terre pour le développement agricole

L’initiative de bail de terre agricole lancée par l’ADA s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Génération Green (2020-2030). Il s’agit d’un plan décennal ayant pour but de moderniser l’agriculture et d’encourager la création d’emplois dans les zones rurales. L’initiative vise particulièrement à dynamiser ce secteur durement touché par la sécheresse persistante. La superficie allouée est répartie à travers neuf régions :

  • Casablanca-Settat
  • Marrakech-Safi
  • Draâ-Tafilalet
  • Rabat-Salé-Kénitra
  • Tanger-Tétouan-Al Hoceïma
  • l’Oriental
  • Fès-Meknès
  • Souss-Massa
  • Béni Mellal-Khénifra.

La répartition stratégique des terres permet d’adapter les cultures aux particularités climatiques et géologiques de chaque région. Dans ce cadre, les baux peuvent durer jusqu’à 40 ans pour les projets liés à la plantation d’arbres ou à l’agro-industrie. Les projets d’élevage bénéficient de contrats de 25 ans, tandis que ceux dédiés aux cultures annuelles obtiennent des baux de 17 ans.

Objectifs : Renforcer l’agriculture et créer des emplois

L’initiative de l’ADA vise un double objectif. Le premier est de renforcer la production agricole pour répondre aux besoins alimentaires croissants du Maroc. Le second vise à créer des emplois durables dans un secteur en déclin. Ce projet intervient à un moment critique, alors que le pays fait face à des défis majeurs liés au changement climatique tels que la rareté de l’eau, les sécheresses récurrentes et la dégradation des sols.

Selon le rapport 2023 de Bank Al-Maghrib (BAM), l’agriculture qui est le pilier de l’économie marocaine doit s’adapter pour prospérer face à ces enjeux. La modernisation du secteur apparaît essentielle pour relever ces défis. En ouvrant l’accès à des terres fertiles pour les investisseurs privés, le gouvernement espère accroître la production agricole, mais aussi encourager des pratiques plus résilientes et durables.

Cette stratégie de location de terres publiques vise également à attirer des investissements, tant nationaux qu’internationaux. Ces flux stimulent la modernisation des infrastructures agricoles, introduisent des technologies avancées et améliorent la productivité. Cependant, des préoccupations subsistent quant à la capacité du Maroc à concilier cette expansion agricole avec la gestion durable des ressources en eau, déjà sous pression.

Problèmes majeurs : Réduction significative des emplois

Les pertes massives d’emplois dans l’agriculture constituent un enjeu majeur au Maroc. Outre la faible production, la sécheresse impacte gravement l’emploi dans le secteur primaire. Selon le rapport annuel 2023 de Bank Al-Maghrib, la part du secteur agricole dans l’emploi est passée de 37,8 % en 2008 à moins de 28 % en 2023. Entre 2018 et 2023, environ 136 000 emplois ont disparu, portant les pertes cumulées à près de 965 000 postes sur l’ensemble de la période.

La Banque centrale attribue cette tendance au réchauffement climatique, responsable d’une succession de sécheresses et d’un stress hydrique croissant. En parallèle de ces défis environnementaux, l’exode des populations rurales vers les villes aggrave ce problème. Ce phénomène s’explique par la quête de meilleures opportunités économiques et par les difficultés croissantes rencontrées dans l’agriculture.

La Banque mondiale prévoit que cette migration pourrait concerner près de 1,9 million de Marocains d’ici 2050, ce qui représenterait 5,4 % de la population totale. Par ailleurs, la modernisation des pratiques agricoles, avec l’introduction de machines telles que les tracteurs et moissonneuses, bien qu’elle améliore l’efficacité et la productivité, contribue également à la réduction de la main-d’œuvre nécessaire dans le secteur.

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