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Afrique subsaharienne attire 12 % des investissements d’impact

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Afrique subsaharienne attire 12 % des investissements d’impact

L’investissement d’impact suscite un intérêt croissant. L’Afrique subsaharienne, avec un potentiel notable, capte déjà 12 % des flux mondiaux. Cependant, le manque d’analyses approfondies freine encore ces opportunités.

Mieux comprendre d’investissement d’impact

Le monde de la philanthropie et de l’investissement se divise en trois grandes catégories avec des objectifs distincts  : la donation, l’investissement d’impact et l’investissement traditionnel. Ces approches illustrent la diversité des stratégies disponibles pour allouer des ressources en fonction des objectifs financiers et d’impact social ou environnemental recherchés.

Caractéristiques de l’investissement d’impact

La Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) souligne, dans son rapport « L’investissement d’impact en Afrique : enseignements d’une cartographie du secteur », l’absence de consensus sur la définition de l’investissement d’impact dans la littérature existante. Ce type d’investissement vise à concilier rendement financier et bénéfices sociaux ou environnementaux, en adoptant des approches directes ou indirectes.

Dans une approche directe, la priorité est donnée à l’impact social, avec un objectif financier en second plan. À l’inverse, l’approche indirecte met d’abord l’accent sur la rentabilité financière tout en cherchant à générer un effet social positif. Les attentes en matière de rendement varient, allant d’un niveau comparable aux rendements de marché à légèrement inférieur. Tandis que l’impact social ou environnemental recherché demeure important.

Concept de l’intentionnalité et l’additionnalité

L’investissement d’impact se distingue des formes de financement traditionnelles par deux concepts clés : l’intentionnalité et l’additionnalité. Les investisseurs classiques peuvent aussi avoir des effets positifs et respecter les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Cependant, le fonds d’impact vise en priorité à générer des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques. Cette approche met l’accent sur l’impact positif avant même de considérer l’allocation de capital ou la viabilité financière. Les rendements financiers attendus varient, allant de niveaux très concessionnels à des retours supérieurs à ceux du marché.

L’additionnalité, pour sa part, se définit par la réalisation d’un investissement qui n’aurait pas été possible sans l’intervention de l’investisseur d’impact. En plus de fournir des capitaux, cet investisseur contribue à accroître les effets positifs sur le développement en mettant en lumière ces résultats.

Paysage de l’investissement d’impact en Afrique subsaharienne

La part d’investissements d’impact en Afrique subsaharienne dépasse celle des investissements directs étrangers (IDE) dont la moyenne de 3 % du flux mondial. Cependant, le volume total demeure relativement limité, s’élevant à 2,51 milliards USD sur un total mondial de 20,57 milliards USD. En comparaison, les IDE et l’aide publique au développement dans la zone atteignent des montants beaucoup plus élevés. Par exemple, soit respectivement 70,15 milliards et 53,97 milliards USD en 2021.

Malgré ces chiffres modestes, le financement d’impact y connaît une croissance significative, avec un taux annuel moyen de 14,2 %. Le rythme reste inférieur à celui observé dans d’autres régions comme les États-Unis et le Canada, où la croissance atteint 53,4 %.  En revanche, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord enregistre une légère baisse de  0,44 %.

Principales cibles bénéficiaires

La majorité des entreprises ciblées se situent au Nigeria, en Afrique du Sud et au Kenya, soit les marchés les plus dynamiques de la région. Les secteurs les plus attractifs pour les investisseurs d’impact incluent l’agriculture, la finance, l’énergie, la santé et la technologie. Cette prédominance reflète les principaux enjeux de développement du continent et le potentiel de rentabilité des entreprises dans ces domaines. En revanche, les fonds d’impact restent presque absents des hydrocarbures, des grandes entreprises de télécommunications et ne ciblent généralement pas les entreprises matures.

Investisseurs d’impact : Les locaux restent minoritaires

La majorité des fonds opérant sur le continent proviennent de l’extérieur. Les cinq principaux investisseurs d’impact dans le continent sont :

  • Mirova, une société de gestion d’actifs en France
  • The Rise Fund, situé aux États-Unis
  • Blue Orchard Finance, un fonds privé à financements multiples basé en Suisse et membre du Groupe Schroders.
  • Africa Finance Corporation, au Nigeria
  • New Forests, basé en Australie.

Les investisseurs locaux ne représentent que 16 % du total des actifs sous gestion. Ainsi, malgré un certain dynamisme, la présence locale reste faible dans ce secteur. Après analyse des profils juridiques, près de 85 %  des investisseurs d’impact sont des acteurs privés indépendants. Ces bailleurs utilisent une variété d’instruments financiers, incluant fonds propres, mezzanine, dette et garanties. Toutefois, les fonds propres constituent environ 50 % des contributions financières, montrant une préférence pour ce type d’investissement.

Les fonds d’investissement d’impact de taille moyenne, gèrent des actifs entre 1 million et 250 millions USD, représentent plus de 50 % des fonds recensés. En revanche, les méga-fonds, disposant de plus d’un milliard USD d’actifs, ne constituent que 7,1 % du nombre total des véhicules d’investissement d’impact dans la région. Malgré leur faible nombre, ces méga-fonds contrôlent plus de 80 % des actifs totaux sous gestion, indiquant une concentration significative des ressources financières.

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