L’attiéké, souvent surnommé le « couscous ivoirien », est bien plus qu’un simple plat traditionnel pour la Côte d’Ivoire. Avec sa labélisation récente, il devient un emblème de la gastronomie locale, reconnu pour sa qualité et son authenticité. Ce label promet de protéger et de valoriser ce mets ancestral sur le marché mondial.

La labélisation de l’attiéké : Processus complexe

La labélisation de l’attiéké est le fruit d’un long cheminement. En 2019, lors du Salon de l’agriculture et des ressources animales (SARA) à Port-Bouët (Abidjan), le gouvernement ivoirien lance le processus de reconnaissance de l’Attiéké des Lagunes en Indication Géographique Protégée (IGP). Ce label vise à garantir l’origine et la qualité du produit, essentiel pour la préservation du savoir-faire local.

Le processus de labélisation implique l’élaboration d’un cahier des charges détaillé qui précise les conditions de production et de transformation de l’attiéké. Ce règlement d’usage, élaboré par l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI), assure que seule la semoule de manioc produite en Côte d’Ivoire peut être commercialisée sous le nom d’attiéké ou atchêkê.

En 2023, l’attiéké obtient le statut de marque collective, renforçant ainsi la protection contre les contrefaçons et les imitations. Cette mesure est en vigueur dans les 17 pays membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), notamment au Bénin, au Cameroun et au Sénégal.

Protection juridique et avantages commerciaux

La labélisation offre plusieurs avantages pour les producteurs d’attiéké. Elle protège juridiquement l’appellation contre toute imitation frauduleuse, garantissant que seuls les produits authentiques issus de la Côte d’Ivoire peuvent utiliser ce nom. Cette mesure est particulièrement importante dans un contexte où la demande mondiale pour l’attiéké croît rapidement.

La certification améliore l’image de marque du produit, offrant un avantage concurrentiel sur les marchés nationaux et internationaux. Les producteurs ivoiriens peuvent ainsi mieux se positionner, augmenter leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie. Le directeur général de l’OIPI, Paul Assandé, souligne que cette labélisation vise non seulement à défendre l’appellation mais aussi à valoriser le produit sur le marché global.

Stratégie de valorisation des produits du terroir

La labélisation de l’attiéké s’inscrit dans une stratégie plus large de valorisation des produits du terroir ivoirien. En reconnaissant officiellement l’attiéké comme une marque collective, les autorités ivoiriennes cherchent à promouvoir la culture culinaire locale tout en assurant la qualité et l’authenticité du produit.

Cette démarche permet également de soutenir les producteurs locaux en leur offrant une protection contre les produits dérivés du manioc prétendant être de l’attiéké. Ainsi, les consommateurs peuvent faire la distinction entre le produit authentique et les imitations, ce qui pourrait également influencer positivement les prix de vente.

Bienfaits nutritionnels de l’attiéké

L’attiéké est non seulement un symbole culturel mais aussi un aliment aux multiples bienfaits nutritionnels. Riche en glucides et en fibres, il constitue une excellente source d’énergie tout en étant relativement pauvre en protéines. Ce tubercule est également riche en vitamines B, C et E, ainsi qu’en minéraux essentiels comme le magnésium, le fer et le calcium.

L’attiéké est particulièrement bénéfique pour les personnes suivant un régime pauvre en gluten. Il facilite la digestion et peut contribuer à une perte de poids saine. En outre, ses propriétés nutritives favorisent la fertilité et sont bénéfiques pour la santé des yeux, du cerveau, du système sanguin et de la peau.

La labélisation de l’attiéké comme marque collective représente une avancée significative pour la Côte d’Ivoire. Elle assure la protection de ce mets traditionnel tout en offrant des opportunités de marché améliorées pour les producteurs locaux. En garantissant l’authenticité et la qualité du produit, cette labélisation permet non seulement de préserver un élément essentiel du patrimoine culinaire ivoirien, mais aussi d’ouvrir des perspectives de croissance sur les marchés internationaux.

Les consommateurs peuvent désormais apprécier l’attiéké en toute confiance, sachant qu’ils soutiennent une production authentique et équitable. En fin de compte, cette initiative renforce non seulement le prestige de l’attiéké mais aussi la fierté culturelle de la Côte d’Ivoire.