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Baisse des investissements étrangers malgré les mégaprojets

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Baisse des investissements étrangers malgré les mégaprojets

Les conjonctures économiques actuelles, marquées par des tensions commerciales et géopolitiques, maintiennent les investissements directs étrangers (IDE) à un niveau globalement faible. Une disparité notable se dessine, la majorité des nations africaines voient une chute de ces flux financiers en 2023. Toutefois, les investissements dans l’énergie propre affichent un résultat positif.

IDE mondial : Tendance à la baisse en 2023

Les IDE mondiaux diminuent de 2 % en 2023, atteignant 1 300 milliards USD, principalement en raison des ralentissements économiques et des tensions géopolitiques. En excluant les grandes fluctuations d’investissements en Europe, cette récession dépasse 10 %. Les flux vers les pays en développement chutent de 7 %, se stabilisant à 867 milliards USD. En parallèle, les financements alloués aux objectifs de développement durable (ODD) se réduisent de 10 %, soulignant une réduction notable des ressources destinées à ces initiatives mondiales.

Les conditions financières serrées réduisent les accords internationaux de 26 %, impactant le développement d’infrastructures, surtout dans les économies en développement. Malgré ces défis, les perspectives pour 2024 montrent une croissance modérée grâce aux efforts de facilitation financière et d’investissements au niveau national comme international. Des augmentations sont attendues dans plusieurs secteurs manufacturiers à forte valeur ajoutée comme  l’automobile et l’électronique.

En 2023, 29 nouveaux accords internationaux d’investissement (AII) ont été conclus, dont moins de la moitié sont des traités bilatéraux traditionnels. La réforme des anciens AII progresse lentement. La moitié des IDE mondiaux reste régie par des traités non réformés, avec pour conséquence :

  • Une augmentation du risque de différends entre investisseurs et État
  • Des pays en développement et les PMA plus affectés.

IDE Afrique : Perception de projets majeurs

En 2023, l’Afrique connaît une diminution de 3 % des investissements directs étrangers, atteignant un total de 53 milliards USD. Cette tendance est principalement attribuable aux performances économiques de l’Égypte et de l’Afrique du Sud. Les accords de financement de projets à l’échelle internationale atteignent 64 milliards USD, marquant une chute de 50 % par rapport à l’année précédente. Les principaux investisseurs sur le continent, en termes de stock d’IDE, sont les Pays-Bas, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.

Malgré cette baisse, l’Afrique attire une part significative des mégaprojets mondiaux entièrement nouveaux. Six de ces projets sont évalués à plus de 5 milliards USD, avec en tête un projet d’hydrogène vert en Mauritanie. Ce projet énergétique propre, selon l’ONU, devrait générer 34 milliards USD d’investissements, bien au-delà du PIB de ce pays parmi les moins avancés d’Afrique du Nord-Ouest.

En outre, une promesse de plus de 10 milliards USD d’investissement a été annoncée visant des projets éoliens et solaires, principalement en Égypte, en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Les chaînes de valeur des véhicules électriques attirent également des investissements, avec par exemple une usine de batteries au Maroc pour 6,4 milliards USD.

Tendance des flux d’IDE selon les sous-régions

Selon le rapport, les entrées d’IDE en Afrique du Nord enregistrent une diminution de 12 %. Cette récession découle  principalement de la baisse des fusions et des acquisitions en Égypte et au Maroc. Cependant, le royaume chérifien a tout de même attiré de nouveaux projets majeurs. Tandis que la région ouest enregistre une légère baisse de 1 %, mais avec des fluctuations disparates. Le programme d’hydrogène vert en Mauritanie influence significativement ce résultat, en raison de son volume important. Même sans ce programme, des nouveaux projets triplent en valeur et restent stables en effectifs.

Les entrées d’IDE en Afrique centrale diminuent aussi, à hauteur de 17 %, à cause de la baisse des financements de projets internationaux. Toutefois, les nouveaux projets connaissent une hausse de 56 % en nombre et de 119 % en valeur. L’Afrique de l’Est a vu ses IDE diminuer de 3 %, en grande partie en raison d’une baisse de 11 % en Éthiopie. En revanche, cette région enregistre une hausse de plus de 30 % de ses opérations de financement de projets internationaux.

Les fluctuations en Angola ont continué à influencer les tendances en Afrique australe. Par contre, les flux entrants en Afrique du Sud chutent de 43 % malgré la progression des fusions et acquisitions. En comparaison avec 2018, les investissements directs étrangers progressent dans tous les principaux regroupements régionaux du continent.

La réduction des IDE vers l’Afrique n’est pas due aux politiques d’investissement. Les pays en développement prennent de nombreuses mesures pour attirer des investissements. En 2023, 86 % des politiques d’investissement dans ces pays étaient favorables aux investisseurs. En revanche, les pays développés ont introduit davantage de restrictions sur les investissements, avec 57 % des politiques étant moins favorables aux investisseurs.

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