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La raffinerie de Dangote veut changer la donne énergétique pour l’Afrique

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La raffinerie de Dangote veut changer la donne énergétique pour l’Afrique

La construction de la raffinerie de Dangote a duré plus de 20 ans et offre désormais une capacité de traitement évaluée à des centaines de milliers de barils par jour, dont 250 000 d’essence et 100 000 de diesel.

Approvisionner le marché local et international en pétrole

L’ambition d’Aliko Dangote, l’homme le plus riche du Nigeria et d’Afrique, de favoriser la dépendance énergétique de son pays et de la région dans son ensemble, pourrait être menacée. La raffinerie géante de pétrole, qui aurait le potentiel de mettre fin à des décennies de commerce d’essence entre l’Europe et l’Afrique, d’une valeur de 17 milliards USD par an, pourrait être en danger.

Les inquiétudes et les tensions sont vives, car une multitude de problèmes sont apparus avant et depuis la mise en service de la raffinerie de 20 milliards USD. Selon un rapport de Reuters, la raffinerie va produire du pétrole destiné à la consommation locale et au commerce international. Déjà, 150 000 stations-service gérées par l’Independent Petroleum Marketers Association of Nigeria (IPMAN) ont été autorisées à recevoir du carburant de la nouvelle raffinerie privée de Dangote.

Affranchir le Nigéria de ses problèmes énergétiques

Depuis janvier et sa mise en production, la raffinerie a traité environ 8 millions de barils de pétrole entre janvier et février. Selon un rapport de Reuters, il faudra deux mois pour atteindre sa pleine capacité. D’autre part, Devakumar Edwin, vice-président du Groupe Dangote, déclare que la raffinerie atteindra 500 000 barils par jour avant la fin du mois d’août. Un nombre supérieur à la consommation nationale de 480 000 barils par jour, pour exporter l’excédent.

Dangote, dont les actions financières prouvent son acte patriotique, a fait l’objet d’une myriade de défis. Cependant, l’acte héroïque de Dangote d’investir dans son pays et sa vision d’affranchir le Nigeria de ses problèmes énergétiques deviennent de plus en plus réalistes. « Nous sommes confrontés à une crise du carburant depuis les années 70. Cette raffinerie peut aider à résoudre le problème », a-t-il déclaré.

Les défis de la raffinerie

Depuis janvier, date à laquelle la raffinerie de pétrole de Dangote a commencé à fonctionner, elle a du mal à garantir un approvisionnement suffisant en brut au Nigeria. La gigantesque raffinerie, qui doit produire du carburant pour le Nigeria en août, fonctionne à peu près à la moitié de sa capacité.

Le Groupe pétrolier étudie la possibilité de s’approvisionner en brut auprès d’un autre producteur africain de pétrole. Il s’agit de la Libye, comme alternative aux achats aux États-Unis et au Brésil. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d’Afrique. Cependant, le vol de pétrole, le vandalisme des pipelines et le manque d’investissements ont entravé la capacité du pays d’Afrique de l’Ouest à tirer pleinement parti de son secteur pétrolier.

En outre, les sociétés nigérianes Midstream et Downstream ont affirmé que le gasoil de Dangote contenait plus de soufre que le niveau légal de 200 parties par million (ppm). Dangote, pour sa part, a nié que les produits pétroliers fabriqués par sa raffinerie étaient de mauvaise qualité.

Concurrence et exportation

Si tout se passe bien, la raffinerie, une fois à pleine capacité, deviendra la plus grande d’Afrique. Mais le succès de cette dernière dépend de la capacité de l’entreprise à gérer les problèmes énergétiques du marché. Les données disponibles auprès de l’organisme industriel du raffinage Concawe indiquent qu’au moins 30 raffineries européennes ont fermé depuis 2009, avec près de 90 usines de différentes tailles et complexités en activité.

Les raffineries européennes ne génèrent pas assez de diesel pour répondre aux demandes régionales. Effectivement, elles génèrent une surproduction d’essence et sont tributaires des exportations pour vendre l’excédent de production. Depuis longtemps, l’Afrique de l’Ouest est le principal marché de l’essence qui n’est pas alignée sur les restrictions environnementales plus rigoureuses imposées par l’Europe en termes de soufre et de métaux.

La raffinerie de Dangote est configurée pour produire jusqu’à 53 millions de litres d’essence par jour, soit environ 300 000 b/j. La baisse des importations d’Afrique de l’Ouest coïncide avec de nouvelles lois environnementales dans le nord-ouest de l’Europe, qui obligeront les usines à se reconfigurer, à rechercher de nouveaux marchés pour l’essence de moindre qualité, ou à fermer.

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