Selon la Banque mondiale, l’économie de la région de la CEMAC connaît une récession de 1,7 % en 2023. Afin de stimuler le développement local, la Banque de développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) accorde près de 98 millions USD d’investissements dans des secteurs clés.
Plusieurs projets de développement financés au CEMAC
La Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) se consacre au financement du développement des pays membres de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Ces nations sont le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.
Le 13 mai 2024, l’institution financière tient une session ordinaire à Douala, capitale économique du Cameroun. Plusieurs propositions de financement de programmes de développement sont approuvées. La BDEAC débloque un total de 60 milliards FCFA, soit l’équivalent de 98 millions USD, pour la réalisation de plusieurs projets dans des secteurs clés. Toutefois, le communiqué publié à l’issue de ce conseil d’administration ne mentionne pas la répartition de cette enveloppe par pays.
Quel est le rôle de la BDEAC ?
La BDEAC s’engage à promouvoir le développement durable et l’intégration économique des pays de la CEMAC. Cette institution soutient des investissements nationaux, multinationaux et des projets d’intégration économique. La banque favorise la mobilisation des ressources financières pour des projets visant à préserver les écosystèmes et à lutter contre le changement climatique.
La BDEAC appuie également les études de faisabilité des initiatives, des projets des États et des opérateurs économiques. Ses investissements se concentrent sur la :
- modernisation des infrastructures
- restructuration des entreprises de production
- soutien au secteur privé dans divers domaines, notamment les infrastructures, les industries, l’agriculture, l’immobilier, les TIC, l’éducation et la santé.
Secteurs prioritaires bénéficiant de la subvention
Agriculture et agro-industrie durables
Comme dans toutes les régions africaines, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire contribuent de manière notable aux économies de la CEMAC. Pour illustrer, la valeur ajoutée de ce secteur au produit intérieur brut (PIB) du Cameroun s’élevait à 16,7 % en 2023. Cela découle notamment des exportations de produits agroforestiers à base de cultures pérennes comme le cacao, le café, ainsi que de produits agro-industriels comme le coton et l’huile de palme.
D’après les précisions du communiqué de presse du conseil d’administration de la BDEAC, ce financement vise à améliorer la sécurité alimentaire de la région. Bien évidemment, l’augmentation des revenus de ce secteur, l’évolution de l’écosystème et la création d’emplois sont également des objectifs majeurs, étant donné que la majorité de la population est constituée de petits exploitants agricoles vivant en milieu rural. Au programme :
- Moderniser les infrastructures agricoles
- Promouvoir des pratiques agricoles durables
- Soutenir les PME actives dans le secteur.
Soutenir le transport aérien local
La BDEAC, dans le cadre de ses efforts pour soutenir le développement régional, identifie le transport aérien comme un des domaines clés nécessitant des investissements. La nature isolée de plusieurs régions en Afrique centrale rend le transport aérien vital pour assurer la connectivité, le commerce et le tourisme. En effet, l’institution financière vise précisément à soutenir et à développer des compagnies aériennes locales. Un exemple notable est le prêt accordé à la compagnie de transport aérien privée Afrijet Business Services pour se développer.
L’augmentation des desserts aériens sert directement à améliorer la mobilité des personnes, le flux touristique et à stimuler le commerce régional. Les fonds alloués servent également à moderniser les infrastructures aéroportuaires, à améliorer la sécurité et l’efficacité des opérations aériennes. Ces effets combinés peuvent aider à créer des emplois, à accélérer la croissance économique et à promouvoir un développement régional équilibré et durable.
Amélioration de l’accès aux services financiers
Ces promesses d’investissements par la BDEAC sont aussi centrées sur trois objectifs majeurs sur le plan financier :
- Renforcer l’inclusion financière
- promouvoir l’accès aux services bancaires
- appuyer le développement du secteur financier régional au sein de la CEMAC
Ces initiatives stratégiques sont conçues pour dynamiser l’activité économique et encourager l’entrepreneuriat dans toute la région. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris pour soutenir le développement du secteur financier régional au sein de la CEMAC. Par exemple, la signature d’une convention de garantie de portefeuille à Douala entre le ministre des Finances camerounais, Louis Paul Motaze, et le président de la BDEAC, Dieudonné Evou Mekou, illustre ces démarches. Cette mesure vise spécifiquement à résoudre les défis liés à la garantie auxquels de nombreuses entreprises camerounaises sont confrontées, facilitant ainsi leur accès aux financements nécessaires pour développer leurs activités.
Les détails spécifiques sont encore flous, aucun détail précis sur le montant exact de la garantie offerte et les conditions spécifiques pour y accéder. Néanmoins, l’approche montre une orientation stratégique claire vers le soutien des secteurs clés de l’économie nationale, conformément aux objectifs à long terme établis dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). En mettant l’accent sur ces secteurs, l’objectif est de favoriser des investissements qui augmentent la production locale et renforcent les capacités d’exportation.