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Ressources minières : Métaux critiques et stratégiques du Maroc

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Ressources minières : Métaux critiques et stratégiques du Maroc

Dans son objectif d’industrialisation, le Maroc ambitionne de sécuriser son accès aux ressources stratégiques et critiques. En effet, son potentiel minier important lui permet de s’imposer sur le marché des solutions énergétiques durables en plein essor.

Diversité de la richesse minière au Maroc

Le Maroc dispose d’une variété impressionnante de ressources minières, ce qui lui confère une position stratégique dans le secteur minier mondial. Ce secteur occupe une place prépondérante dans l’économie marocaine, contribuant à près du quart des exportations et à hauteur de 10 % du PIB du pays. Du phosphate au mica, en passant par l’argent, le zinc et le charbon, plusieurs gisements sont exploités au Royaume chérifien. Par ailleurs, les ressources minières contribuent au développement des infrastructures, ainsi que sur la dynamique du transport et des activités portuaires.

Importance du phosphate dans l’économie marocaine

Le Maroc détient des ressources minières stratégiques et critiques abondantes, avec le phosphate en tête. Le royaume possède actuellement 70 % des réserves mondiales de ce minerai, dont la demande augmente continuellement en raison de la pandémie et de la crise russo-ukrainienne. Une forte hausse alimentée par la transition énergétique et les nouvelles batteries électriques LFP (Lithium Fer Phosphate, LiFePO4).

Le phosphate, étant connu comme un choix privilégié pour fertiliser les sols et améliorer les rendements des cultures est largement utilisé en agriculture. Ce minéral est également employé dans les industries alimentaire, pharmaceutique ainsi que dans la fabrication de produits chimiques et le traitement de l’eau. Selon Mordor Intelligence, le marché des phosphates alimentaires est estimé à 2,82 milliards USD en 2024 et pourrait atteindre 3,43 milliards USD en 2029.

Minéraux critiques et stratégiques en plein essor

La transition énergétique et la quête de durabilité renforcent l’importance stratégique du phosphate pour l’économie marocaine. Par ailleurs, l’engagement de nombreux acteurs envers la neutralité climatique accroît la valeur des minerais critiques et stratégiques.

Le Maroc attire les acteurs de l’industrie des batteries électriques, illustré par l’installation du géant chinois BTR New Material Group, spécialisé dans la fabrication de cathodes. Autre exemple probant, Renault et BMW signent des contrats avec Managem pour un approvisionnement durable en cobalt, composant essentiel aux batteries électriques. D’autres entreprises, comme AYA, suivent cette tendance en s’engageant dans les énergies renouvelables.

Quelles sont les principales ressources stratégiques du Maroc?

L’intérêt des multinationales pour les ressources minières du Maroc découle aussi de la demande croissante en voitures électriques et de sa position stratégique à proximité de l’Europe. Le royaume possède d’importantes réserves de minéraux stratégiques tels que le cobalt, l’argent et le cuivre, tous essentiels pour les technologies vertes.

Cobalt : Ressource précieuse

Le Maroc est le deuxième producteur africain de cobalt, composant indispensable dans les batteries au lithium et les aimants pour éoliennes. Actuellement, ce minerai est produit dans seulement 17 pays, ce qui souligne son importance stratégique. L’exploitation nationale est principalement assurée par la mine de Bouazzer, avec une production de 798 tonnes de cobalt en 2023. La région de Taouz possède également des gisements de cobalt, bien que plus modestes.

Argent : Richesse naturelle incontournable

L’argent est un métal critique pour l’économie du Maroc. Le royaume chérifien en est le principal producteur en Afrique. Néanmoins, cette ressource est sujette à des fluctuations importantes, rendant son prix sensible aux spéculations économiques mondiales. Cela est attribuable à deux facteurs clés : la forte demande sur le marché mondial et l’absence d’achat par les banques centrales, à la différence de l’or.

L’argent est utilisé dans la fabrication de conducteurs électroniques et de panneaux photovoltaïques. Parmi les principaux gisements figurent celui d’Imiter et la mine de Zgounder exploitée par Aya Gold & Silver qui en produit environ 60 tonnes.

Cuivre : Métal stratégique à fort potentiel

Apprécié pour sa conductivité électrique et ses propriétés non corrosives, le cuivre est essentiel dans les industries électroniques, automobiles, télécommunications et énergies renouvelables. Ce métal est aussi utilisé dans les composants électroniques, les panneaux photovoltaïques, les générateurs d’éoliennes et les câbles électriques.

Sa production au Maroc est majoritairement assurée par Managem qui affiche une production à hauteur de 55 640 tonnes de concentré de cuivre en 2023. La firme britannique Royal Road explore également le potentiel cuprifère du prospect d’Alouana, associé à d’autres métaux précieux.

Exploration de nouvelles réserves minières

Le sol marocain contient aussi du plomb et du zinc, souvent associés dans les gisements naturels et utilisés dans la fabrication de batteries. Les principales exploitations minières incluent Draa Sfar, Koudiat Aicha, Tighza et Jbel Aouam. Tandis que le manganèse, indispensable pour les batteries et les aimants des générateurs d’éoliennes, est produit principalement par le gisement d’Imini.

Le Maroc mène divers projets de prospection des terres rares. Les investigations ont validé les ressources du gisement du Mont Tropic. Par ailleurs, l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) continue d’explorer les prospects onshore, en particulier dans le massif de Tamazight. Toutefois, sans investisseurs pour soutenir des travaux d’exploration approfondis, l’exploitation à court terme reste incertaine.

Législation du secteur minier au Maroc

Actuellement, le Maroc ne dispose pas de normalisation ni de stratégie concernant les métaux stratégiques et critiques pour le développement industriel. Cependant, une étude du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) permet de dresser une liste de 26 métaux stratégiques et critiques. Le Maroc en possède sept : le phosphate, le cuivre, la baryte, le nickel, le cobalt, la fluorine et le manganèse.

Selon le CESE, l’absence d’une feuille de route pour les activités liées à ces métaux entrave le développement du secteur minier marocain. Cette absence contraint le pays à exporter ses ressources avec tous les risques encourus. À savoir, la volatilité des prix et les ruptures d’approvisionnement, menaçant le secteur industriel en pleine régénération.

Pour y remédier, le CESE recommande de nationaliser la valorisation des minerais stratégiques et critiques. Notamment, la création d’une banque de projets industriels axés sur la transformation de ces ressources en produits finis à haute valeur ajoutée. Le conseil préconise également une structure de coordination « Mines-Industries ». Ce programme sert à optimiser la synergie, l’exploitation rationnelle des ressources nationales, la veille stratégique sur les métaux critiques et stratégiques.

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