Le FMI prévoit que l’économie du Zimbabwe ralentira à environ 2 % cette année, contre 5,3 % en 2023, en raison d’une grave sécheresse provoquée par El Niño. Déclarée catastrophe nationale en avril 2024, la sécheresse provoquée par El Niño au Zimbabwe a gravement touché l’agriculture et le tourisme.
L’agriculture du Zimbabwe impactée par El Niño
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’économie du Zimbabwe va ralentir d’environ 2 % cette année, contre 5,3 % en 2023. Cette baisse est provoquée par une grave sécheresse provoquée par El Niño. Cela a des effets négatifs sur l’agriculture, un secteur essentiel pour l’économie de ce pays d’Afrique australe.
Déclarée catastrophe nationale en avril 2024, la sécheresse provoquée par El Niño au Zimbabwe a gravement épuisé les sources d’eau, le lac Kariba, l’un des principaux réservoirs d’eau du pays, ne contenant plus que 13 % de sa capacité. Cette situation désastreuse a des conséquences de plus en plus graves pour les populations et la faune de la région.
Impact de la crise El Niño sur l’économie du Zimbabwe
Une grave crise alimentaire se profile présentement au Zimbabwe. Les fournisseurs de céréales traditionnels tels que la Zambie et le Malawi sont incapables de répondre aux besoins du Zimbabwe. Cela oblige ce pays d’Afrique australe à importer du maïs génétiquement modifié d’Afrique du Sud. Les prix des produits alimentaires sont en hausse, ce qui met encore plus à rude épreuve la population déjà vulnérable.
De plus, l’impact de la sécheresse s’étend au-delà de l’agriculture, affectant le commerce transfrontalier, le tourisme et la vie quotidienne. Les femmes des zones rurales marchent plusieurs kilomètres pour aller chercher de l’eau, risquant souvent leur sécurité en raison de l’aggravation des conflits.
En outre, dans sa dernière évaluation, le FMI affirme que l’économie du Zimbabwe est également confrontée à une augmentation des factures d’importations. Ce qui pèse encore davantage sur les perspectives de sa balance des paiements pour cette année.
Croissance économique du Zimbabwe : Prévisions optimistes pour 2025
La croissance devrait rebondir fortement en 2025 pour atteindre environ 6 %. Celle-ci sera soutenue par un rebond de l’agriculture et des projets d’investissement en cours dans le secteur manufacturier. Cette affirmation est de Wojciech Maliszewski du FMI, après avoir dirigé une mission à Harare entre le 18 et le 27 juin 2024, pour conclure les consultations de 2024 au titre de l’article IV.
Le FMI affirme que la reprise prévue l’année prochaine est imputable au rebond attendu de l’agriculture couplé aux projets d’investissement en cours dans l’industrie manufacturière du pays.
Politique monétaire du Zimbabwe et stabilisation de la monnaie
En réponse à l’instabilité économique connue plus tôt dans l’année, la Banque de réserve du Zimbabwe a introduit une nouvelle monnaie : le Zimbabwe Gold (ZiG), en avril 2024. Selon le FMI, le ZiG a jusqu’à présent maintenu un taux de change stable. Cela contribue à enrayer l’instabilité macroéconomique qui a vu le dollar zimbabwéen se déprécier d’environ 260 % au cours du premier trimestre 2024.
Dans son dernier rapport, le FMI salue l’amélioration de la discipline de la politique monétaire et recommande de nouvelles améliorations. La meilleure façon de maîtriser l’inflation des prix serait de stabiliser le taux de change nominal du ZiG par rapport au dollar américain. Le taux de change devrait être déterminé sur un marché plus profond pour fournir des informations pertinentes dans la décision concernant l’orientation de la politique monétaire.
Politique budgétaire et gestion de la dette zimbabwéenne
Il est essentiel de combler le déficit de financement budgétaire du Zimbabwe pour stabiliser durablement la monnaie. La coordination renforcée entre la RBZ et le ministère des Finances, du Développement économique et de la Promotion des investissements a également été notée positivement.
Le FMI déclare qu’il était nécessaire de combler cet écart sans compromettre l’orientation de la politique monétaire. Pour y arriver, l’institution financière apporte son soutien aux autorités zimbabwéennes pour identifier les mesures appropriées.
Réformes structurelles et gouvernance
Le renforcement du cadre de gouvernance du nouveau Fonds d’investissement Mutapa est également vital pour les efforts de stabilisation du Zimbabwe. Le FMI recommande de veiller à ce que le mandat du fonds soit clairement défini et aligné sur la stratégie nationale de développement.
Le renforcement de la transparence et l’intégration complète du Fonds dans le processus budgétaire sont soulignés comme des étapes cruciales. La gestion financière du Fonds devrait respecter les normes les plus strictes de responsabilité des entreprises, telles que réglementées par la loi sur la gestion des finances publiques, conseille le FMI.