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Transition énergie renouvelable : Où en est l’Afrique ?

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Transition énergie renouvelable : Où en est l’Afrique ?

Dotée de ressources renouvelables abondantes, l’Afrique se positionne comme un pionnier de la transition énergétique mondiale. En dépit des avancées accomplies, des obstacles persistent quant au développement de ces énergies propres, notamment en ce qui concerne l’exploitation de l’hydrogène vert.

Énergie propre : Solution d’avenir pour verdoyer l’économie

Le potentiel énergétique de l’Afrique constitue un levier majeur de développement et de durabilité, à condition d’être exploité de manière judicieuse. Les ressources renouvelables offrent une solution durable pour remédier à la précarité énergétique en Afrique. Leur potentiel est 50 fois supérieur à la demande mondiale en électricité prévue pour 2040.

Outre la géothermie, l’hydraulique, l’éolien et le solaire, l’Afrique est bien placée pour développer des projets d’hydrogène vert à grande échelle. En effet, la région possède environ 40 % du potentiel solaire mondial ainsi qu’une vaste réserve de métaux du groupe du platine (MGP). La région africaine détient près de 40 % des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, qui sont indispensables pour les batteries et les piles à combustible.

Cette dynamique est illustrée dans le rapport intitulé « L’incroyable potentiel de l’hydrogène vert en Afrique », élaboré par la Banque européenne d’investissement, l’Alliance solaire internationale, l’Union africaine en partenariat avec la Mauritanie, HyDeal et CGLU Afrique. Présenté lors de la COP 27 à Charm el-Cheikh, le document offre une perspective détaillée sur l’utilisation de l’énergie solaire en Afrique pour produire 50 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2035.

Potentiel du marché d’hydrogène vert africain

L’hydrogène vert est généré à partir de sources d’énergie renouvelable telles que le soleil et le vent. Dans certaines nations industrialisées densément peuplées, l’espace limité entrave le déploiement de parcs éoliens et solaires. Tandis que les pays en développement possédant d’importantes étendues de terres ensoleillées, telles que l’Algérie, le Maroc et l’Afrique du Sud. Ces nations sont en mesure de capitaliser sur cette ressource.

Selon une étude récente, le déploiement du projet d’hydrogène vert en Afrique entraîne une réduction des émissions de carbone de 40 %, soit une diminution annuelle de 500 millions de tonnes de CO₂. Une production à grande échelle peut répondre à la demande mondiale en fournissant jusqu’à 25 millions de tonnes d’hydrogène vert sur les marchés de l’énergie. Ce qui équivaut à 15 % de la consommation actuelle de gaz dans l’Union européenne. Une analyse de Deloitte suggère même que d’ici 2050, l’Afrique du Nord pourrait devenir le principal exportateur mondial d’hydrogène vert.

Problématique de l’exploitation massive et l’exportation

Le développement massif des énergies renouvelables en Afrique soulève des préoccupations quant à son impact réel sur les populations locales. Des experts mettent en garde contre le risque d’une exportation excessive de ces ressources, à l’instar des énergies fossiles.

Selon le rapport intitulé « Transition Juste : Une Vision Climatique, Énergétique et de Développement pour l’Afrique », la transition vers des sources d’énergie propres pourrait avoir des retombées mitigées pour le continent. Les énergies renouvelables sont susceptibles d’offrir des avantages sociaux, politiques et économiques limités à l’Afrique. En raison des défis actuels, peu de nations sont en mesure d’entreprendre cette transition énergétique.

Mirage sur le transport l’hydrogène vert

Le directeur général de l’institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), Sébastien Treyer, met en garde contre les illusions entourant le transport de l’hydrogène vert à longue distance. Cette ressource renouvelable doit être prioritairement utilisée pour industrialiser l’Afrique. Cependant, les financements pour la transition énergétique sont en baisse, et les pays en développement ont besoin de devises pour leur propre développement.

La pression croissante de la société civile pousse les gouvernements africains à garder la valeur des ressources sur le continent. Ursula von der Leyen souligne ce changement lors d’un partenariat sur l’hydrogène vert entre le Kenya et l’Union Européenne. « L’accent est mis sur le développement économique, les emplois et l’environnement, avec un partage de la technologie européenne et des investissements dans les compétences locales » affirme le président kényan William Ruto.

Déclaration de Nairobi

Le 1er sommet africain sur le climat se tient du 4 au 6 septembre 2023 à Nairobi, sous la tutelle de la République du Kenya et de l’Union Africaine. L’événement bénéficie du soutien d’acteurs influents internationaux comme la fondation Bill & Melinda Gates, la Banque africaine de développement (BAD), et aborde le développement durable et les enjeux climatiques discutés à la COP28.

Les décisions clés incluent le lancement de la PAFMA et l’adoption de la déclaration de Nairobi pour stimuler l’économie verte en Afrique. Celles-ci engagent le continent à tripler ses efforts de transition énergétique d’ici 2030, date limite des Objectifs de Développement Durable de l’ONU.

Taxe carbone pour financer la transition énergétique

La déclaration de Nairobi met l’accent sur le financement climatique et fait appel à 3 réclamations marquantes :

  • La réforme des systèmes financiers internationaux
  • L’allègement de la dette et le prolongement du délai de grâce pour le remboursement
  • La restauration d’une taxation mondiale sur le carbone

La taxe carbone représente une alternative rationnelle pour augmenter le financement des énergies propres en Afrique. Concrètement, cette approche incite à compenser l’émission de gaz à effet de serre par les crédits carbone ou les investissements verts. Ce mécanisme contribue ainsi à lutter contre la précarité climatique en redirigeant les ressources financières vers des initiatives durables.

Cette proposition de régime concerne les marchés de carbone tels que le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation. Cependant, ce sujet demeure préoccupant en termes d’intégrité et de transparence. Certains dirigeants africains et éco-militants désapprouvent la décision d’une instauration d’une taxe mondiale de carbone et la qualifient de greenwashing. De plus, la déclaration ne mentionne pas l’élimination progressive du pétrole et du gaz dans le continent.

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