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Énergie Afrique : Transition de développement et d’écologie

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Énergie Afrique : Transition de développement et d’écologie

L’Afrique possède un immense potentiel en ressources renouvelables, mais peine à garantir l’accès universel à l’énergie. À l’échelle mondiale, le continent affiche le taux de pauvreté énergétique le plus élevé et est responsable de seulement 3 % des émissions de carbone. Cependant, cette région subit une injustice climatique aux impacts économiques dévastateurs.

Précarité énergétique en Afrique

Dans la poursuite des objectifs de développement durable (ODD), l’Afrique s’engage sur la voie de la transition mondiale vers l’énergie verte. Néanmoins, le continent doit prioriser l’accès à des services énergétiques fiables et abordables pour sa population, conformément à la première cible de l’ODD 7.

Faible taux d’électrification

L’Afrique est le continent le moins électrifié du monde, mais l’accès à l’énergie y est disparate. Selon un rapport de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie, la région nord affiche le taux d’électrification le plus élevé. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, ainsi que les Seychelles et l’île Maurice, ont un taux d’électrification proche de 100 %. En revanche, en 2020, huit pays d’Afrique subsaharienne avaient des niveaux d’électrification inférieurs à 20 %.

En Afrique subsaharienne, 567 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, représentant 80 % de la population mondiale non électrifiée en 2021. Cette situation reste inchangée depuis 2010. De plus, près de 2,3 milliards de personnes au monde continuent à utiliser des méthodes polluantes pour cuisiner, dont la plupart se trouvent en Afrique.

Mix énergétique dépendant des énergies fossiles

Le mix énergétique de l’Afrique est principalement composé de ressources fossiles : gaz naturel, charbon et pétrole. Actuellement, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du continent reste faible. En dépit de cette prédominance, les énergies durables deviennent de plus en plus attractives en raison de préoccupations environnementales et de leur rentabilité économique.

Le gaz naturel est considéré comme le combustible fossile le moins polluant du continent. Perçue comme « le carburant de transition dans le cadre de la justice climatique », cette ressource ne contribue qu’à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’énergie fossile devrait contribuer à hauteur de 30 % dans le bouquet électrique en 2030, mais sa part devrait diminuer de  20 % en 2040 et de seulement 10 % en 2050.

Le potentiel africain de l’énergie renouvelable

L’Afrique possède un fort potentiel de développement des ressources durables. Selon le rapport « The State of African Energy-2024 outlook report » de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), la part d’énergies renouvelables dans le mix électrique du continent devrait atteindre 47 % en 2030. D’après l’IRENA, la transition énergétique augmentera le PIB de 6,4 %, l’emploi de 3,5 % et le bien-être de 25,4 % d’ici 2050 en Afrique.

Capacité énergétique renouvelable de l’Afrique

La capacité hydraulique du continent est immense, mais seulement 10 % de ce potentiel est actuellement utilisé. La géothermie représente également une ressource importante, avec la vallée du Rift en Afrique de l’Est comme exemple notable. L’énergie solaire est la source d’énergie verte la plus abordable et compétitive dans de nombreuses régions du continent. À l’échelle mondiale, l’Afrique possède 60 % des meilleures ressources solaires, mais ne représente que 1 % des potentialités dans ce domaine.

Les ressources éoliennes offrent des opportunités, principalement dans les régions côtières. Le parc de 46 éoliennes du Sénégal est un succès notable en la matière. La croissance de la potentialité solaire et éolienne devrait augmenter la part d’énergie renouvelable dans le mix électrique à 62 % en 2040 et 75 % en 2050. Selon les prévisions de l’AEC, ces ressources devraient représenter près de 50 % des nouvelles productions électriques du continent d’ici 2040.

Flux financiers en faveur de l’ODD 7 en récession

L’Afrique a du retard dans la transition énergétique, essentiellement en raison du déficit infrastructurel et des défis de financement. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) et la Banque africaine de développement soulignent que l’Afrique nécessite 200 milliards USD de financement annuel dans des énergies renouvelables jusqu’en 2030 pour concrétiser sa transition énergétique et garantir l’accès universel à l’électricité. Or, l’Afrique ne reçoit que 3 % des investissements mondiaux pour l’énergie au cours des deux dernières décennies.

Les flux de financements en direction des pays en développement pour la promotion des énergies renouvelables démontrent une tendance en récession. Malgré l’urgence climatique, les transactions s’établissent à 10,8 milliards USD en 2021, soit 35 % de moins que la moyenne de 2010-2019. Ce montant représente à peine 40 % du pic de 26,4 milliards USD en 2017. En 2021, 19 pays avaient reçu 80 % des engagements.

Marché des ressources minières vertes stratégiques

L’Afrique abrite 30 % des réserves mondiales de minéraux stratégiques, telles que le lithium, le manganèse, le cuivre et le cobalt. Les ressources minières de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie, du Malawi et du Mozambique regorgent également d’éléments de terres rares, essentiels pour les technologies renouvelables comme les cellules solaires et les éoliennes. Le continent possède aussi un énorme potentiel pour produire de l’hydrogène vert, avec plusieurs projets bas-carbone en cours.

Hydrogène vert : Solution énergétique du futur

Une panoplie de projets d’hydrogène à bas carbone sont en cours en Afrique. Grâce à une éventuelle baisse mondiale du coût de la production, le continent peut produire annuellement 5 000 mégatonnes d’hydrogène vert à moins de 2 USD le kg. Soit l’équivalent de 10 fois la quantité d’hydrogène bas-carbone nécessaire à l’échelle mondiale en 2050, selon l’American Enterprise Institute (AEI). Selon une étude prospective de Deloitte, l’Afrique du Nord deviendra le principal exportateur d’hydrogène décarboné d’ici 2050, approvisionnant principalement l’Europe.

Défis du développement des énergies renouvelables

Le développement des énergies renouvelables en Afrique est confronté à la menace d’une exploitation orientée vers l’exportation. Cela nécessite une gestion attentive pour garantir des bénéfices locaux et soutenir l’industrialisation du continent.

Les gouvernements africains déploient des efforts pour garantir que les ressources demeurent sur le continent afin de favoriser la création de valeur ajoutée locale. Par exemple, dans le cadre de sa collaboration avec l’Allemagne pour un projet de production d’hydrogène vert, la Namibie exige l’accès à l’électricité pour ses habitants et son industrialisation avant l’exportation de cette ressource.

Une approche réfléchie est impérative pour trouver un équilibre entre transition énergétique et utilisation du gaz. L’exploitation massive des réserves de gaz en Afrique pourrait avoir un impact marginal sur les émissions de gaz à effet de serre. L’utilisation du gaz en tant que source d’énergie complémentaire est envisageable, à condition que le continent contribue moins aux émissions de gaz à effet de serre que les pays développés.

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