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Culture de blé en Mauritanie : Succès de la première expérience

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Culture de blé en Mauritanie : Succès de la première expérience

La première expérimentation de culture de blé sur une superficie de 200 hectares vient d’être réalisée en Mauritanie. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la Société Nationale de Développement Rural (SONADER), le groupe Timar, opérant dans la logistique et l’entreposage et la Société Biladi de Production Agricole et Animale.

Essai de culture de deux variétés de blé réussi

L’essai sur la culture de deux variétés de blé qui ont permis d’obtenir des rendements estimés entre 4 et 5 tonnes par hectare. Isselmou Ould Sid El Mokhtar, délégué régional du ministère de l’Agriculture, pense que ce résultat ouvre la voie à l’émergence d’une filière locale. « Les perspectives de culture du blé en Mauritanie sont très prometteuses. Les exigences environnementales ne sont pas élevées par rapport à celles du riz et le blé ne nécessite pas d’opérations particulières d’aménagement, sauf sur des sols argileux » souligne le responsable.

En outre, le responsable régional exprime son optimisme quant à la nouvelle culture, soulignant que celle-ci ne sera pas touchée par des maladies avant des années, voire des décennies, de culture répétée.

Réduire les importations et renforcer la production nationale de blé en Mauritanie

La culture réussie du blé sur le sol mauritanien est non seulement prometteuse pour renforcer la production alimentaire nationale, mais présente également des opportunités pour réduire la dépendance aux importations de blé. Le pays importe la quasi-totalité de ses besoins en blé.

Selon les données de la FAO, au cours des cinq dernières années, les importations de céréales de la Mauritanie ont couvert jusqu’à 80 % des besoins de consommation nationale. Avec environ 50 % des importations de blé provenant de la région de la mer Noire, principalement d’Ukraine.

En 2022, la FAO rapporte que le pays a acheté plus de 750 000 tonnes de blé d’une valeur de plus de 322 millions USD sur le marché international. Cette forte dépendance à l’égard des importations céréalières rend le pays très vulnérable au choc d’offre associé au conflit en Ukraine. En 2021, la Mauritanie a importé du blé pour une valeur de 172 millions USD, devenant ainsi le 63e importateur mondial de blé. La même année, le blé était le deuxième produit le plus importé en Mauritanie.

Récoltes de blé encourageantes malgré un climat peu favorable

Au cours de la campagne de commercialisation 2021/2022 (novembre/octobre), les besoins d’importations de céréales ont été estimés à 520 000 tonnes. Soit, près du niveau de l’année précédente et environ 18 % en dessous de la moyenne quinquennale. Cela comprenait 405 000 tonnes de blé et de farine de blé. Cependant, l’année dernière, la FAO a estimé la production céréalière totale à 564 000 tonnes, soit 4 % de plus sur une base annuelle et 35 % de plus que la moyenne quinquennale.

L’expérience mauritanienne est donc un témoignage à replacer dans un contexte sous-régional où certains pays font des efforts pour développer une filière locale de blé et réduire leurs importations malgré des conditions géographiques défavorables. Ces initiatives, qu’elles relèvent du public ou du privé, font partie des alternatives pour contourner la difficulté du financement agricole en Afrique.

Tirer profit de l’expertise Russe dans la culture de blé

Lors de la 33ème session de la conférence régionale de la FAO à Rabat, la Ministre de l’Agriculture, Memma Ould Beybatta, souligne que la coopération de la Mauritanie avec la Russie est essentielle pour renforcer la sécurité alimentaire. Notamment, dans le domaine des cultures céréalières, dont le blé. Malgré le début de la production nationale de blé, la Mauritanie dépend fortement des importations de céréales et considère l’expertise russe comme bénéfique pour l’amélioration.

Le pays importe également la plupart de ses engrais de Russie et d’Ukraine, dans le but de renforcer encore cette coopération. La conférence, axée sur les systèmes agroalimentaires durables et la transformation rurale inclusive, a vu la participation des ministres africains de l’agriculture, du secteur privé, des experts agricoles et des organisations régionales.

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