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CEDEAO : La sortie de 3 pays réduit les opportunités commerciales

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CEDEAO : La sortie de 3 pays réduit les opportunités commerciales

Dans une séquence d’événements apparemment synchronisée, les pays d’Afrique de l’Ouest que sont le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont déclaré leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Retrait risquant de fragiliser les relations commerciales dans la région

Après l’annonce de leur retrait de la CEDEAO, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, enclavés et n’ayant pas d’accès direct à la mer, font face à des défis uniques dans leurs futures relations économiques. Cette décision, annoncée ce dimanche 28 janvier 2024 dans une déclaration commune par les dirigeants des trois pays du Sahel, cite leur « décision souveraine » de rompre immédiatement les liens avec la CEDEAO.

Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation ouest-africaine suscite des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les potentielles pertes d’opportunités commerciales avec le Nigeria, la plus grande économie d’Afrique, ainsi qu’avec d’autres pays du bloc des 16 membres.

Fondée en 1975 en tant que zone de libre-échange, la CEDEAO peut être classée en deux groupes. Le premier groupe comprend les huit membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ces nations ont adopté le franc CFA comme monnaie commune. Le deuxième groupe est constitué de membres non membres de l’UEMOA, notamment le Cap-Vert, le Ghana, la Guinée, la Gambie, le Nigeria, le Libéria et la Sierra Leone.

Opportunités commerciales en jeu

Selon les données du Centre du commerce international, les importations du Nigeria en provenance du Niger ont connu une augmentation, atteignant 33,4 millions USD en 2022 contre 25,7 millions USD en 2021. Toutefois, la tendance a été différente pour le Mali, avec les importations d’Abuja passant de 180 000 USD à 166 000 USD. Le Burkina Faso a connu un changement notable, les importations du Nigeria bondissant à 40 000 USD en 2022, reflétant une augmentation remarquable de 566 % par rapport aux 6 000 USD déclarés en 2021.

En termes d’exportations, les statistiques révèlent un scénario mitigé. En 2022, le Niger a exporté des marchandises d’une valeur de 192,9 millions USD vers le Nigeria, soit une légère baisse par rapport aux 197,3 millions USD déclarés un an plus tôt.

Le Mali, en revanche, a connu une augmentation substantielle de ses exportations vers le Nigeria, enregistrant une hausse de 246 %, passant de 5,03 millions USD à 17,4 millions USD en 2021. En revanche, le Burkina Faso a été confronté à une baisse significative de ses exportations vers le Nigeria, avec des chiffres chutant à 13,6 millions USD en 2022, contre 40,2 millions USD annoncés précédemment.

Ces fluctuations des volumes commerciaux mettent en évidence la dynamique complexe qui pourrait être menacée, sachant que les trois pays sahéliens choisissent d’agir seuls après avoir rompu leur adhésion au bloc régional. Leur retrait introduit également des incertitudes et des perturbations dans les relations commerciales existantes, impactant les économies et les populations des deux côtés.

Principales exportations du Mali, du Niger et du Burkina Faso

La décision du Mali, du Niger et du Burkina Faso de quitter la CEDEAO revêt une importance particulière compte tenu de leur statut géographique enclavé au sein de la région. Contrairement à leurs collègues membres, ces trois pays n’ont pas d’accès direct à la mer, ce qui pose des défis et des considérations uniques dans leurs relations économiques. Notamment au niveau de l’intégration économique régionale.

Avec une superficie combinée d’environ 2 781 092 km², soit 54,38 % de la superficie totale de la CEDEAO, le Mali, le Niger et le Burkina Faso se livrent à des activités commerciales assez similaires. Le Burkina Faso dépend largement d’un seul produit agricole, le coton, qui domine son portefeuille d’exportations vers diverses régions.

Au sein du bloc, les exportations du Burkina Faso comprennent également une gamme limitée de produits alimentaires et de produits du tabac, notamment des cigarettes, du sucre et de l’huile végétale. Pour le Mali, pays aux prises avec des militants armés au nord, les animaux sont les principaux produits d’exportation vers la CEDEAO. Dans le cas du Niger, les produits agricoles occupent une place centrale dans ses exportations, les animaux et les oignons jouant un rôle de premier plan.

Le statut d’enclavement du Mali, du Niger et du Burkina Faso souligne l’importance de la coopération régionale, des accords commerciaux et du développement de corridors de transport efficaces pour assurer la fluidité de la circulation des marchandises à travers les frontières.

Quitter la CEDEAO

La principale raison évoquée par leurs dirigeants est la désapprobation des sanctions qu’ils perçoivent comme étant « sévères » de la part du bloc régional, qui les encourage constamment à revenir à un régime démocratique. Dans leur déclaration commune, les dirigeants affirment que la CEDEAO s’est éloignée des nobles idéaux envisagés par ses pères fondateurs et des principes du panafricanisme. Cela signale ainsi un profond écart par rapport à la vision qui avait initialement réuni les nations il y a près de 50 ans.

De plus, ils soutiennent que le bloc agit désormais « sous l’influence de puissances étrangères ». Au lendemain des changements de régime dans ces pays, la CEDEAO leur a imposé des sanctions. Les mesures du bloc comprenaient la fermeture des points frontaliers aériens et terrestres du pays avec les économies voisines.

En outre, la CEDEAO a pris la mesure sans précédent de geler les avoirs de l’État du Niger détenus dans les pays membres tout en empêchant la junte de s’engager dans des transactions avec des organisations et institutions affiliées à la CEDEAO.

En conséquence, le Niger s’est retrouvé dans les faits empêché de s’engager dans des échanges commerciaux avec les pays voisins tels que le Bénin et le Nigeria, la plus grande économie d’Afrique. Ce blocus a entraîné une hausse significative des prix des denrées alimentaires au Niger, exacerbant les défis économiques auxquels est confronté l’un des pays les plus pauvres du monde.

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